Emplacement de la chaire dans l’église
Emplacement de la chaire dans l’église
La chaire est une très belle pièce de sculpture richement décorée. Les volumes sont rendus avec beaucoup de finesse et de vie. Nous pourrions même sentir le vent qui agite les drapés. L’effet est saisissant et frappe les esprits tant par les images que par la parole. Combien de prêtres sont montés sur cette chaire pour clamer leur sermon ! Imaginez les paroissiens transportés par l’effet visuel et sonore de l’ensemble! Les paroles du prêtre résonnent avec d’autant plus d’intensité à leurs oreilles !
Ces nombreux motifs représentent l’esprit baroque : les anges qui déploient leurs ailes au -delà du pilier soutiennent l’abat-voix d’une main et de l’autre portent un bouquet de fleurs, la Renommée ou ange du Jugement au sommet possède non pas une mais deux trompettes. La végétation semble s’emparer de la chaire : nous pouvons apercevoir de tous côtés des feuilles d’acanthes, des grappes de raisin, des roses, etc.
L’iconographie : les panneaux de la cuve ainsi que la rampe d’escalier présentent des bas-reliefs où sont sculptés les Évangélistes, les vertus cardinales et les Docteurs de l’Église. Ces scènes illustrent les dogmes définis lors du Concile de Trente (1545-1563) par l’Église catholique. Les Evangélistes sont accompagnés de leur attribut respectif : saint Marc et le lion, saint Matthieu et l’ange, saint Luc et le bœuf ainsi que saint Jean et l’aigle. Dans les angles de la cuve, nous reconnaissons les vertus cardinales : les quatre femmes drapées d’or portent leur attribut respectif -de gauche à droite- : la Prudence (serpent), la Tempérance (chaîne – absente – et coupe), la Justice (attribut brisé) et la Force (colonne). Sur les panneaux de la rampe d’escalier, nous apercevons les quatre Docteurs de l’Église : saint Jérôme, saint Augustin, saint Ambroise et saint Grégoire.
Sur le dosseret de la chaire, entre les deux anges, un médaillon représente Dieu donnant à Moïse les Tables de la Loi.
Au moment de la restauration de la chaire plusieurs questions se sont posées, en particulier celle des choix de restauration. Fallait-il reprendre le décor des différentes parties de ce mobilier ? La polychromie du XIXe avait en effet disparu sur la cuve et l’escalier alors qu’elle était encore en bon état sur le dosseret et l’abat-voix. Fallait-il alors tout laisser en l’état ? Maintenir la couleur lie-de-vin en partie basse et dégager la polychromie de la partie haute ? Ou bien harmoniser l’ensemble du décor de la chaire en travaillant sur la polychromie ? C’est cette dernière solution qui a été retenue par Catherine Hervé-Commereuc, Conservatrice des Monuments Historiques et par François Macé de l’Épinay, Inspecteur général au Ministère de la Culture.
La polychromie de la partie haute a donc été restaurée et la partie basse a été traitée de manière harmonieuse par rapport à l’ensemble de la chaire.